" Mh, pareil, je dirais. Je sais dessiner aussi, mais contrairement à la musique, je n'ai pas le talent nécessaire pour que mes travaux puissent véhiculer la moindre émotion. J'ai beaucoup d'admiration pour ceux qui en sont capables. "

Dessin, musique, et autres occupations plus charnelles, la vie d'Oliver semble bien remplie aussi.

" Et qu'est-ce que tu fais d'autre, sinon ? dit-elle en se redressant enfin, cessant de menacer Oliver de sa volumineuse tignasse. Du sport, peut-être ? "

Le contraire, compte tenu de la stature de l'étudiant, serait étonnant.

Leonardo. Elle hoche la tête d'un air entendu. Nul doute qu'elle ira s'intéresser à lui ultérieurement, curieuse de voir ses oeuvres.

" Figure-toi que moi aussi ! s'étonne-t-elle de ce point commun supplémentaire. Même s'il est vrai que je manque beaucoup de pratique, ces derniers temps. Quel genre de sport tu fais ? "

Un sujet qui suscite son attention au point d'en occulter celui des sciences naturelles.

" Boxe ?! Tu sais te battre, Oliver ? "

Bien sûr qu'il sait certainement. Il a vécu dans les bas-fonds, après tout. Pia a cette tendance à se fasciner pour les autres, mais surtout pour tout ce qu'ils ont différent d'elle. Pour ces choses qu'ils connaissent et maîtrisent qui à elle semblent étrangères. Ici, le combat. La violence. Encore une activité d'Oliver, mais cette fois à mille lieux du dessin ou de la musique. Dans les yeux de la jeune fille, une vive lueur d'intérêt s'est mise à briller. Non pas qu'elle souhaite se verser dans l'art du combat à l'avenir, mais elle est prise d'une instatiable curiosité. 

" Tu t'es... Déjà battu, donc ? "

" Il faut bien... "

Il semble que dans ce monde, ce soit en effet une nécessité, au grand dam de Pia. Voilà une chose qu'elle aimerait changer. Non pas faire disparaître les combats, mais le besoin de se battre pour survivre. Mais elle a parfaitement conscience que la discipline du combat est aussi un art, pas insensible à la beauté de deux êtres qui s'affrontent et mesurent leur force respective.

" Seulement parce que tu le devais, ou aussi par plaisir ? Je veux dire, est-ce que l'art du combat te plaît ? "

" Non... en effet. "

Cela dit, les seuls combats auxquels elle ait eu la " chance " d'assister étaient des querelles de paysans ou des rixes d'ivrognes. Rien de très sportif ou de glorieux. Ni d'agréable à regarder.
Ne s'étant elle-même jamais battue, ou même n'ayant jamais eu à faire face à une violence qui lui serait destinée, Pia a bien du mal à se mettre à la place de Oliver dans une telle situation. Ce que ça fait de donner, prendre et rendre des coups. Ce que l'on ressent lorsqu'on se retrouve au beau milieu d'un duel, face à son adversaire, yeux dans les yeux.

" Et... est-ce que tu as eu peur ? Je veux dire... Je ne sais pas trop ce qu'on peut ressentir dans... de telles circonstances. J'ai juste le sentiment que si je frappais quelqu'un, ça me ferait aussi mal qu'à lui. "

" Et qu'est-ce que... que ça fait, enfin, te fait à toi en particulier de... frapper quelqu'un ? Désolée si tu trouves mes questions un peu étranges, mais... je suis curieuse. Moi... "

Oui, que ferait-elle, si quelqu'un la menaçait ? Elle fuirait, c'est certain. Mais si elle ne pouvait pas ? Qu'elle devait vraiment se défendre ? 

" Je... Je me débrouille pour ne pas me retrouver dans de telles situations, d'ordinaire. Et j'ai réussi, jusqu'à aujourd'hui. Mais si je devais vraiment me défendre, je... Je ne sais pas ce que je ferais. Je ne sais pas. "

Ni de ce qu'elle ferait, ni même de ce qu'elle serait bien capable de faire.

Très satisfaisant... Pia lève son poing, le serre et l'observe, essayant de penser à quelqu'un qui ne lui procurerait rien d'autre que de la satisfaction en rencontrant ses métacarpiens. Mais elle a beau chercher, elle ne voit pas ! Certainement rien de plus que des regrets.

" Mmmh... Et si... "

Elle fait mine de prendre une pose - parfaitement risible - de combat, les traits durcis de son visage d'ange voulus menaçant. Mais n'importe quel belligérant lui rirait au nez en la voyant ainsi.

" Et si je devais vraiment me défendre... Il faudrait que je fasse quoi ? Pour au moins me laisser, peut-être, l'occasion de fuir ? "

Il est vrai qu'elle ne pourra certainement pas toujours éviter les problèmes. D'autant plus qu'elle n'a plus rien d'une enfant sous la protection de ses parents. Peut-être que si Oliver a connaissance d'une technique efficace, il ne serait pas absurde de l'étudier...

Qu'Oliver se moque d'elle la fait paraître presque furieuse, mais... toujours pas intimidante.

" Lui... " Latter les couilles ". Oui. D'accord. Je vois tout à fait. " répond Pia, qui rougit légèrement à l'idée.

Elle a souvenir d'avoir déjà eu ce conseil, notamment par sa mère. Cela dit, elle n'a jamais eu l'occasion de le mettre en pratique et de s'assurer de son efficacité. 

" Comme ça ?  "


Elle recule alors son pied en arrière et l'élance ensuite, faisant mine de viser l'entrejambe d'Oliver, bien que son pied vienne en réalité finir sa course sur le sol sans aller plus avant.

Ah ! La réaction d'Oliver arrache un sourire amusé et plutôt satisfait à la jeune fille. Comme quoi, elle peut tout à fait faire peur ! Ou au moins a-t-il eu peur pour sa virilité, prouvant le potentiel de la technique du broyage de valseuses.

" Méfie-toi du chiot, lui aussi sait mordre ! dit-elle en tirant la langue. Mais " en vrai ", je ne me pense pas capable d'une telle chose, honnêtement. Et ce doit être si douloureux... En plus d'être certainement dangereux pour la personne. Mais je devrais peut-être m'entraîner quand même. Mais pas sur toi, je te rassure ! "

Elle prend note des différents points faibles que lui expose Michael, même s'ils restent logiques pour qui connaît l'anatomie. Dans l'idéal néanmoins, elle préférerait pouvoir se défendre sans avoir à porter le moindre coup. Incapaciter son agresseur sans pour autant avoir à le blesser. Un moyen de défense qu'elle pourrait porter sur elle mais qui n'aurait rien d'un poignard. Et dans l'idéal vraiment idéal, ele aimerait surtout ne jamais avoir à se défendre un jour.

" Mais il doit y avoir un moyen de se sortir d'un pareil pépin sans avoir recours à la violence. Il doit forcément y en avoir un. "

" Non, bien sûr, mais... Je ne vais pas le taper ! Ou du moins, je ne veux pas. Ce n'est pas parce qu'il me souhaite du mal, que je vais vouloir lui souhaiter du mal à mon tour ! Mais je n'ai pas parlé de me laisser faire, ça non. "

S'il y a ne serait qu'UNE autre solution, n'importe quoi, c'est bien celle qu'elle choisira.

" Un voleur, par exemple. Et bien, on peut se demander, pourquoi vole-t-il ? Il en a peut-être besoin ! Peut-être qu'il est affamé, qu'il est désespéré, qu'il a simplement des enfants à nourrir ! Je peux lui faire comprendre, pourquoi pas, que je suis tout à fait prête à partager. "

Oui, elle est un peu dingue.

" Mais, mais non, roooh ! Il n'y a pas une même solution à tout ! Je pourrais... "

Peut-être pas leur jeter des plumes au visage, non. Mais peut-être autre chose ?

" ... leur jeter quelque chose, oui. Pas quelque chose de vraiment blessant, quelque chose de moins violent qu'un coup dans un point vital. Mais... certainement pas des plumes. Du sable ? C'est vraiment très désagréable d'en avoir dans les yeux, je peux te le dire, pour avoir déjà connu une tempête de sable ! "

C'est sûr qu'elle ne va pas se baisser par terre pour en ramasser sur du carrelage. Mais si elle en avait sur elle ? 

" Hé bien, j'en garderais une petite sacoche sur moi, ou... quelque chose comme ça. Il me suffirait d'y plonger la main... Ce ne serait pas bien plus long que d'envoyer un coup de pied où tu sais ! Et puis, même si là, je voulais te frapper... dans les valseuses. Tu me penses vraiment capable de t'atteindre, sans que tu pares ou esquives ? Alors que, quelque chose de poudreux... "

Que leurs avis divergent, une fois encore ! Décidément, les deux jeunes gens semblent sur une toute autre longueur d'onde. Oliver est bien plus terre à terre, tandis que Pia ne peut s'empêcher de rêver d'un monde idéal. Elle se berce volontairement d'illusions auxquelles elle reste fermement attachée. 

" Écoute, j’essaie juste de… de trouver d’autres solutions. C’est trop facile de se dire qu’il suffit juste de taper le premier, ou de rendre les coups. Tu me penses peut-être trop stupide ou complètement dans la lune, et tu as peut-être, ou même sûrement raison d'ailleurs, je le sais. Mais… Il faut bien que quelqu’un pense différemment, je pense. C'est nécessaire, fait-elle d'une voix engagée, soudainement très sérieuse. Je suis loin d'avoir réponse à tout... Mais je ne crois pas me tromper si j'affirme que ce sont bien souvent les rêveurs, ceux qui tentent de voir plus loin ou qui prennent le risque de penser à contre-courant qui permettent à l'humanité d'avancer. D'évoluer. Alors tant pis si je vise la lune, si je fais fausse route, ou si je finis en morceaux dans un coupe-gorge. Mais je me dois d'être de ceux-là. D'au moins essayer. Je refuse d'accepter un monde où l'on répond à la violence par la violence. C'est peut-être à ça seulement que je dois ma présence ici, à Grifyce. N'est-ce pas ici que naissent les idées de demain ? "

« Et qui sait, je vais peut-être inventer quelque chose ? Je ne parle pas que de prôner la non-violence, ou de tendre l’autre joue. Mais aujourd’hui, on ne jure que par les poings et l’acier. On frappe, on blesse, on tue. J’aimerais trouver un autre moyen de se défendre, ou seulement de se protéger. Je connais un ami bricoleur, je suis certaine qu’on pourrait s’associer pour trouver de bonnes idées ! »

Voilà une nouvelle idée qu’elle pourrait soumettre à Liam, qui serait déjà moins absurde que la création de la première Fluth.

Diantre, ils sont d’accords sur quelque chose à ce sujet ! Ce serait l’occasion de sabrer le champagne !

« Ah, et bien tu vois qu’on arrive à se comprendre ! fait-elle, ravie. Un moyen de défense, oui. Mais uniquement en dernier recours ! Le bricoleur dont je te parle, c’est Liam Tesla. Charmant garçon ! »

" Très sympathique, oui, acquiese-t-elle vigoureusement. Très grand, aussi. Je l'ai rencontré en salle de musique il n'y a pas longtemps. Il a d'ailleurs promis de me faire visiter l'atelier et de m'offrir un spectacle mémorable ! Et par la même occasion de réfléchir à quelques idées qui mettraient nos connaissances en commun. "

Spectacle pour lequel elle attend toujours sa fameuse invitation.

" Donc tu le connais, toi aussi ? Vous êtes amis ? "

De l'humour ? Si ! Mais... peut-être pas celui d'Oliver, certes. En d'autres termes, elle ne trouve guère amusant d'être considérée comme objet de désir ou bout de viande disposable, et ce même pour rire. Si elle n'était pas aussi gentille, elle l'aurait peut-être giflé une ou deux fois depuis qu'ils se connaissent. Ou frappé là où ça fait mal. Elle serait d'ailleurs très étonnée que cela ne lui soit jamais arrivé.

" Peut-être que toi aussi, tu devrais venir à ce fameux spectacle, alors ? Autant t'en faire profiter, toi aussi ! A trois, ce sera certainement plus amusant encore. " 

Dommage que le jeune homme n'ose plus faire dans l'humour, elle lui tend pourtant des perches si grossières. 
Si, à l'instar d'Oliver, elle considère sa relation avec Liam moins conflictuelle, ce n'est pas pour autant qu'elle l'apprécie davantage ; tous deux ont chacun leur personnalité, et revêtent à ses yeux une importance toute semblable.

" Pff ! " souffle Pia, avec néanmoins un sourire en coin. Ça encore, bien qu'osé, peut la faire sourire. Et oui, elle a tout à fait compris. Venu d'une autre bouche, elle aurait vu là une remarque tout à fait innocente... Mais venant d'Oliver, elle ne se fait plus d'illusion !

" Je ne sais pas trop il en retourne, non. Je sais juste que ça concerne sa passion du bidouillage. Peut-être une machine incroyable qu'il a fabriquée ! Mais comme il me l'a présenté, ça devrait être quelque chose de vraiment impressionnant. Il faudra juste que je lui demande s'il est d'accord pour que tu viennes, ou si c'était quelque chose qu'il souhaitait me réserver en particulier. "

C'est assez complexe, voire subtil, et surtout, ça semble défier la logique en continu. Certains diraient que ça n'a rien d'étonnant, venant d'une fille. Mais oui, tout comme les chansons paillarde, l'humour un peu gras peut bien la faire rire, sauf quand il dit un peu trop explicitement " je vais te défourailler dans l'heure ". Quand il est un peu trop personnel, en somme. Mais oui, c'est à s'arracher les cheveux.

" Oui, je ne vois pas de raison non plus, mais sait-on jamais. Je lui ai offert une prestation très personnelle ( attention, baissez-vous, perche à 6 heures ! faut-il la saisir ? ), peut-être qu'il voulait me rendre la PAREILLE ( meurs google ). Dernièrement, il disait travailler sur des outils pour faciliter le travail du bois... C'est intéressant, notamment concernant la fabrication des instruments de musique, mais... Bon, honnêtement, j'espère que ce sera autre chose. "

" Oh oui, je sais bien à quel point c'est compliqué. Ce n'est vraiment pas mon domaine ! Et je crois bien qu'il a déjà trouvé son idée révolutionnaire mais, je lui laisserai le plaisir de t'en faire part lui-même. Toi d'ailleurs, ton domaine, c'est les... sciences naturelles ? C'est très large, comme sujet d'étude. Tu as un attrait plus prononcé pour tel ou tel aspect de la science ? "

Et si l'on associait la mécanique, la science et la musique, qu'en ferait-on ?

Lire, écrire, compter ? Si peu ? Comment diable a-t-il bien pu rejoindre les bancs de l'école ? Quand Pia sait ce qu'ils ont exigé d'elle, l'obligeant à étudier d'arrache-pieds une année supplémentaire, pour au final l'envoyer rejoindre le cursus de mise à niveau ! Soit Oliver fait preuve d'une étrange modestie, soit une raison qu'elle ignore lui a permis de passer la sélection. Quel genre de projets et travaux a-t-il bien pu présenter ?... De nombreuses questions qu'elle se permettra certainement de lui poser plus tard. Dans l'immédiat, c'est le sujet des cristaux qui l'interloque.

" Les fameux cristaux ? C'est quelque chose que l'on peut étudier, ici ? C'est ce projet que tu as proposé à ton inscription ? "

Comment étudier un sujet auquel on n'a pas accès ?

" C'est un projet un peu compliqué que tu t'es choisi, alors... Mais peut-être que tu pourras le réaliser à l'avenir. "

A la moindre faille, Pia s'engouffre comme un gros tas de baume colmateur.

" Moi, je pense qu'ils ont vu quelque chose en toi, Oliver. J'en suis certaine ! Un potentiel, la personnalité de quelqu'un tourné vers le progrès ! Et ton idée de projet le prouve. L'étude des cristaux est sans aucun doute un domaine d'avenir. Tu sais, moi c'était un peu pareil, d'ailleurs je suis en cursus de mise à niveau avec toi. Je ne savais pas faire grand chose d'autre que pousser la chansonnette, et... c'est toujours un peu le cas. Mais si on est ici... C'est qu'il doit y avoir une bonne raison ! Quelque chose en nous qu'ils ont su déceler alors que nous-mêmes sommes incapables de la voir. Quand tu vois la difficulté à entrer dans l'école, le peu d'élèves admis sur ses bancs, et le taux de réussite à la sortie de l'école... Je pense qu'on peut faire confiance aux jurés. Si nous sommes ici... C'est tout, sauf un hasard. "

 Et inversement. Pourtant, la jeune fille n'a pas à rougir de ses progrès ni résultats. Si son domaine d'expertise reste l'étude artistique, elle a maintenant de solides connaissances dans les autres domaines. D'une part parce qu'elle possède une très bonne capacité d'apprentissage, mais surtout parce qu'elle a intensément étudié afin de pouvoir rejoindre l'école.

" Mais oui, c'est certain ! C'est même... Mathématique ! A partir du moment où tu passes les portes de Grifyce... Je pense que tu peux te dire que tu es destiné à faire de grandes choses. Oui, c'est le destin qui l'a voulu. "

Si Pia a découvert trop de religions pour pouvoir croire en une seule d'entre elles, elle possède tout de même quelques croyances, et le destin en fait partie. Tout a un sens, une raison, a été écrit sur la trame de l'univers. Par qui ou quoi, et surtout pourquoi, elle n'en sait rien. Mais elle y croit. Le Hasard n'existe pas.

" Et qu'est-ce qui t'intéresse tant dans ces cristaux, alors ? J'avoue ne pas savoir à quoi ces choses pourraient bien servir. "

" Je comprends, dit-elle en hochant la tête, loin de contredire les croyances personnelles d'Oliver. Penser que rien n'est le fruit du hasard... C'est à la fois... Rassurant. Et inquiétant. Ou plutôt, révoltant, peut-être. De se dire qu'on n'est maître de rien. Que certains... sont nés sous une bonne étoile, et d'autres non. Mais quand je vois la complexité, et la perfection des choses, de la vie elle-même, je ne peux pas croire que tout ça ne soit... qu'un hasard. Certains y voient l'oeuvre d'un dieu. Moi, j'y vois autre chose. Ce que certains appelent Destin, mais... Pour moi, c'est plus que ça encore. Mais je ne saurais pas dire quoi. "

Pensive, son regard accompagne ses paroles en se perdant dans la contemplation des roses colorées et entremêlées qui les encerclent.

" Enfin, bref ! Les cristaux ont des propriétés étranges, donc. Mais on ne sait pas quoi ? Ce serait fantastique en effet, si ça pouvait aider l'humanité à progresser. C'est incroyable qu'on n'en ait jamais découverts avant... Peut-être que ça n'a pas toujours été là ? Que la nature - s'ils sont bien naturels - ne les a créés que récemment ? En tout cas, ils sont importants, c'est certain. "

Là encore, elle y voit bien évidemment l'oeuvre du destin. Les cristaux sont apparus ici, et maintenant, pour une bonne raison. Mais Pia ne s'imagine pas un seul instant tous les troubles qu'une telle découverte pourrait causer. Ni convoitise, ni guerre, ni propriétés si puissantes qu'elles pourraient être un danger...

Ni divinité, ni créature aux yeux de Pia. Rien ne dicte les règles de l'Univers, pourtant elles existent. Il y à la fois tant de beauté et de cruauté dans le monde. Peut-être cela forme-t-il un genre d'équilibre ? Pia n'en sait rien, et n'a pas la prétention de pouvoir le comprendre. Elle pense que tout ça les dépasse. Mais tout lui paraît avoir un sens. Chaque malheur, un but que l'on ne peut aisément discerner. C'est ainsi qu'elle conçoit l'histoire d'Oliver. Ce qu'il a vécu, les choses dont il a souffert, tout cela l'a amené à être ici, en ce moment présent, à être celui qu'il est aujourd'hui. Pour une bonne raison, du moins selon l'Univers. Mais ce sont des réflexions qu'elle va préférer garder pour elle, le contraire ayant de bonnes chances d'agacer son camarade.

" On a pourtant déjà creusé, fouillé et découvert tant de choses ! Pourtant, on n'a jamais rien vu de tel. Ni eu écho de tels objets dans l'histoire. S'ils sont si âgés, alors ils sont peut-être uniques. Ou au moins, véritablement rarissimes. S'il suffisait de creuser pour en trouver... Est-ce qu'on sait où, ou au moins comment les cristaux ont été trouvés, exactement ? "